Depuis un véhicule en mouvement, le plus souvent un train, l'acte photographique déforme et modèle le paysage qui défile devant nous. Je me sers encore le plus souvent de l'argentique car avec son image latente, l'image « en devenir » et son processus d'attente, il laisse une place plus grande quant à l'incertitude du résultat par rapport au digital. Même si avec l'expérience, j'obtiens le plus souvent ce que j'ai perçu au moment de la prise de vue, je ne maîtrise pas certains paramètres : la vitesse du train et sa trajectoire dans le paysage, un arbre trop près arrivant dans le cadre ou bien un obstacle. Je maîtrise uniquement les paramètres photographiques appliqués à mon appareil photo et le mouvement de mon corps guettant le reflet du paysage à saisir, défilant à toute vitesse, au travers de la vitre.

Les premières images de la série ont été produites au moment du centenaire de la première guerre mondiale, entre 2014 et 2018.